Depuis la deuxième année, les Comités du Souvenir Français de St Chinian et de St Pons organisent cette cérémonie en tant que dépositaires de la mémoire du Maquis Latourette, et ce, à la demande de Mr Bergès, ancien du maquis et jusqu’alors responsable des cérémonies.
Jacques Belot, Président du Comité de St Pons s’est fait excuser cette année de ne pas être présent car il est souffrant, mais sera très bientôt parmi nous à nouveau.
Président et Vice-présidente du Conseil Départemental de l’Hérault, Conseiller Régional, de nombreux maires, la gendarmerie, des anciens du maquis dont le Colonel Robert Durand, des associations patriotiques et d’anciens combattants ,de nombreux comités du Souvenir Français et leur délégué Départemental ainsi qu’une assistance toujours aussi nombreuse étaient présents ce mercredi 6 juin à la Fraise, hameau de la commune de Ferrières-Poussarou afin de se souvenir ensemble de ce que fut le Maquis Latourette, leurs combattants, et leurs chefs historiques dont entre autres Jean Bène, Jean Girvès et Robert Pitman.
Rendez-vous était donné sur le parvis de la mairie et un cortège fut formé, précédé de la Fanfare des Sapeurs-pompiers de l’Hérault et des porte-drapeaux pour partir en direction de l’Eglise où une messe fut célébrée par L’Abbé Pierre Martin, de Saint-Chinian. Pas moins de vingt drapeaux tapissaient le cœur de l’Eglise, et un émouvant « Avé Maria » fut joué au clairon.
Avant que le cortège ne se dirige ensuite en Fanfare au monument aux morts, « le Mur » dédié au maquis Latourette, un hommage fut rendu aux dernières victimes des attentats et à la mémoire du Colonel Arnaud Beltrame qui a illustré les vertus militaires d’une façon exceptionnelle.
La Fanfare a interprété « la marche des soldats » de Robert Bruce.
Dépôts de gerbes dont celle, unique, pour les deux comités déposée par Josette, Danielle et Hélène, puis celle de la Mairie, du Maquis Latourette et du Département.
Appel des morts par Josette et Hélène, sonnerie aux morts et Marseillaise, musique de la la 2ème DB, puis les discours se sont succédés :
Philippe Godia, vice-président du Comité de St Chinian a souhaité cette année mettre un résistant à l’honneur en évoquant certaines étapes de sa vie. Il s’agit de Gérard Prouteau, gendarme en 1944 à Béziers qui, comme la quasi totalité des gendarmes de la brigades de Béziers St Pons sauf cinq, quittèrent leur casernement dans la nuit du 12 au 13 août afin de prendre le maquis, et cela en prétextant une opération de police.
Né en 1921 dans l’Orne, Gérard Prouteau est dés ses 11 ans enfant de troupe, d’abord à Épinal, puis à Autun. En 1939 il a 18 ans, durant la drôle de guerre et les combats de mai juin 40 il intègre les Corps Francs et est affecté à la défense de son école, il est ensuite versé au 72ème RI, puis c’est la démobilisation. Il intègre alors une école de géomètres mais souhaite suivre les traces de son père, également gendarme. Il est alors élève à l’école de Gendarmerie de Brive-la-Gaillarde. Il est ensuite muté à la Compagnie de Béziers en 44 et devient 2ème secrétaire avec comme 1er secrétaire Jean Hilaire et sous les ordres de l’Adjudant chef Roquet qui a déjà des contacts avec le Maquis Latourette.
Gérard Prouteau se rapproche vite d’Hilaire et de Roquet et se joint à eux pour entre autres détourner des appels compromettants et vont jusqu’ à prévenir des résistants d’une arrestation imminente. Le but était d’aider les réseaux de résistance sans éveiller les soupçons, mais la situation devient risquée, ils commencent à se faire repérer.
Gérard Prouteau, laissant à Béziers son épouse et son fils de 2 mois, participa entre-autres et en uniforme de gendarme aux embuscades, accrochages et à la libération de St Pons. Artilleur, il récupéra également avec d’autres à l’ennemi un canon de 37 mm qu il ne voulu pas abandonner malgré les ordres de son chef.
Malheureusement au cours de ces combats ils perdirent comme tant d’autres un de leur camarade, le gendarme Édouard Forgues de la Brigade de la Salvetat ainsi que quatre policiers qui furent lâchement fusillés à Cournion, le 21 août 1944.
A la libération il est nommé à Montpellier, puis sort de l’école des officiers de la gendarmerie de Melun, part huit ans en Corse où il devient Sous-lieutenant, puis Capitaine à Pithiviers.
Il partira à Paris pour le bureau Organisation et Méthode, où passionné de police judiciaire il participera à la création du système PROSAM, système de fiches d’informations perforées, ancêtre des systèmes informatiques.
Enfin, il est à l’origine de la mise en place des sections de recherche.
Il pris sa retraite en Vendée, et fut fortement investit dans les associations de mémoire.
Le Colonel Prouteau décède à l’âge de 95 ans en février 2017
Il fut Officier de la Légion d’Honneur et de l’Ordre National du Mérite, Croix de Guerre 39-45 avec une étoile, Officier des Palmes Académiques.
Mme Pascale Peytavi pris la parole pour la mairie,
et pour conclure Mr Kléber Mesquida.
L’histoire de ces résistants, leur combat, leur sacrifice furent détaillés.
Faisant partie de l’armée secrète, ce fut aussi un grand maquis de l’Hérault puisqu’il compta environ 150 hommes.
Puis ce fut le tour des remerciements aux portes-drapeaux, à la Fanfare, à Augustin Soulié, trompettiste, à Monsieur le curé et aux corps constitués
Le cortège s’est ensuite rendu à la mairie sous une haie d’honneur composée des vingt drapeaux et de la fanfare, dans laquelle était servi un apéritif convivial, offert par la commune.
Merci entre autres à Danielle, Hélène, André, Christian et Jacques pour leur aide.
C’est la deuxième fois que notre comité reprend ( en partenariat avec un autre) une cérémonie d’envergure comme celle de la commémoration du Maquis Latourette.
C’est aussi la vocation du Souvenir Français d’assurer la continuité de ces manifestations afin de faire perdurer la mémoire de nos combattants.
L’entente avec le comité de St Pons, très fructueuse, a permis d’organiser cette cérémonie dans les meilleures conditions.
Une fois encore, il est utile de le rappeler que nous remercions toutes celles et ceux qui participent de près ou de loin à nous aider à accomplir nos missions.
Philippe Godia,
Vice-président.